Génération de jetons

Avant de générer des monnaies et leurs sacs de jetons, nous devons implémenter la base de la monnaie, c’est à dire le jeton vecteur de valeur.

Il y a deux formes de jetons.

Jeton simple

Le jeton plus simple est un objet virtuel dont l’identifiant (TID) est généré aléatoirement. Ce peut être un simple compteur aussi mais chaque identifiant doit être unique par monnaie, et donc par sac de jetons aussi.

L’utilisation d’un compteur de faible valeur est fortement déconseillé pour le TID.

Par exemple :

4d831b11bbf828b9cfd4752223bb8918cbd634c4b858691736afd8b34f1f0c62

Jeton étendu

La deuxième forme de jeton est donc un objet dont le contenu va donner par son empreinte cryptographique un identifiant de jeton unique (TID). Il n’est dans ce cas pas possible d’avoir un compteur puisque les valeurs de identifiant sont assimilées à des valeurs aléatoires.
Le contenu de ces jetons va recevoir plusieurs lignes de type clé:valeur. Chaque ligne débute par trois lettre en majuscules définissant le sens sémantique (clé) de la ligne, suivi d’un deux-points ( : ) et de la valeur associée. Il ne doit pas y avoir d’espace sur une ligne, ni en début et fin de ligne, ni autour du deux-points. Chaque ligne est terminée par un retour chariot type UNIX.

Les différentes clés reconnues :

  • TYP : le type de jeton. Toujours à la valeur cryptoken. Présence obligatoire en ligne 1.
  • SID : le numéro de série du jeton (serial). De préférence aléatoire mais peut être un compteur à condition d’être unique. Présence obligatoire en ligne 2.
  • FID : l’identifiant de l’entité ayant forgé le jeton (forge). Optionnel.
  • PID : l’identifiant de l’objet du sac de jetons (pool). Optionnel.
  • CID : l’identifiant de l’objet de la monnaie (currency). Optionnel.
  • NAM : le nom de la monnaie. Optionnel.
  • UNI : le nom de l’unité de la monnaie en trois lettres maximum. Optionnel.
  • VAL : la valeur numérique relative du jeton dans l’unité de la monnaie. Optionnel. Par défaut équivalent à 1.

Les clés TYP et SID sont obligatoires, toujours au début et dans cet ordre.
Le début de contenu avec TYP:cryptoken permet de marquer un type de contenu facile à vérifier.
La seconde ligne avec le SID permet d’avoir un contenu unique et donc une empreinte unique pour chaque jeton. La valeur est de préférence aléatoire mais cela peut être un compteur à condition d’être unique. L’utilisation d’un compteur de faible valeur est fortement déconseillé pour le SID.

La génération pseudo aléatoire du SID est faite en partant d’un dérivé de la date avec quelques valeurs locales. Il n’y a pas de contrainte de sécurité sur cette valeur. Puis une boucle interne génère un bon aléa au fur et à mesure de la génération des jetons via une fonction de hash. Le tout ne consomme pas du tout de précieux aléa de bonne qualité.

Les clés FID, PID, CID, NAM et UNI sont indicatives. Une monnaie peut tout à fait réutiliser un sac de jetons d’une autre monnaie sans qu’il y ai conflit dans la gestion des jetons et de leurs transactions. Les valeurs associées peuvent être fausses sans que cela ne pose de problème.

La clé VAL donne une indication de valeur par rapport à la valeur d’une unité de la monnaie qui utilise le jeton. C’est une valeur numérique. Par défaut, si non présent, la valeur est à interpréter comme équivalente à 1.

Un jeton ne peut en aucun cas contenir son propre identifiant TID.

Par exemple :

TYP:cryptoken
SID:5f3ad5265bb3306b3266e1935d067d9ec15965d0a970554bc6161eb3328907a9
FID:f0f7cf5c921320b97daedeb7c53f2417921c747c77b696f8a25ff29277661d2f
PID:37aa32a2cec224ae908226eb1c600fbeacd5faf1f84b2e292c0be808c0296333
CID:daf832e3042cc849efcd5b6531df835a9c5f6251b2101e20972f9a9db2a8ae24
NAM:poux
UNI:pou
VAL:100

Sacs de jetons

La notion de sac de jetons (tokens pool) est créée dans le code afin de gérer des grandes quantités de jetons.

Il apparaît qu’une monnaie peut ne pas avoir de jetons ou billets générés de façon centralisé. Ou au contraire elle peut avoir ses jetons ou billets générés par une autorité centrale. Mais lorsqu’il faut générer une grande quantité de jetons, il n’est pas facile de le faire via une page web puisqu’il faut générer du contenu pour les billets te un certain nombre de liens par jetons/billets dans tous les cas. Le fait de travailler par sac de jetons permet aussi de simplifier l’émission et le retrait d’un grand nombre de jetons.

Soit chaque jeton est lié à un sac par un lien, et donc les sacs peuvent grossir. Soit l’objet de référence n’est pas virtuel et contient la liste des jetons qu’il reconnaît, dans ce cas le sac est définitivement figé. Mais même avec un sac figé il est peut-être possible de bannir individuellement un jeton.

Le jeton est un simple marqueur support pour l’échange de valeur. C’est typiquement un objet virtuel. La valeur d’un jeton est unique et commune à tous les jetons du sac.

Le billet est aussi un marqueur  support pour l’échange de valeur, mais il n’est pas un objet virtuel. Son contenu, et éventuellement les liens autours, contient une valeur numérique multiple ou sous-multiple d’une valeur de référence commune au sac de billets. La référence est défini par la monnaie à laquelle est raccroché le sac et non à une valeur attachée au sac.

Enfin, une monnaie peut se voir attachée un ou plusieurs sacs de jetons.

Co-valorisation

La relation habituelle entre plusieurs monnaies différentes peut être faite via des échanges de valeurs par équivalence. Ces échanges se font généralement soit via des taux de changes flottants ou soit plus spécifiquement via des taux fixes unitaires.

Les monnaies temps, c’est à dire dont la valeur est du temps, sont parfois vues comme non convertible vers d’autres monnaies. Mais si une monnaie temps est officiellement non convertible il n’en demeure pas moins qu’elle véhicule de la valeur et donc peut faire l’objet d’un marchandage parallèle avec une autre monnaie.

En passant, avoir un taux de change variable entre deux monnaies continuées de jetons à valeur fixe et non sécables est à considérer comme impossible parce que cela va entraîner des pertes sur l’une ou l’autre des monnaies. Et ces pertes ne sont pas prévisibles parce que le taux de change futur n’est pas prévisible. Dans ce cas le taux de change ne peut être que fixe.

Dans le cas particulier de deux monnaies ayant un taux de change fixe, la variation de valeur de l’une va entraîner automatiquement une variation de valeur de l’autre. Le simple fait que chaque administrateurs des deux monnaies les marques convertibles à taux fixe l’une vers l’autre les lient presque comme si c’était une monnaie unique mais avec deux types de supports de valeurs concurrents. Ne faut-il pas gérer le taux fixe comme une relation d’approbation explicite ?

Un fonctionnement proche de la relation d’approbation c’est la relation centralisée. La création d’une monnaie se fait par un administrateur central qui ne désigne pas de rôles de gestion directe mais approuve des succursales avec un administrateur propre qui désigne à son niveau des rôles de gestion. Dans ce cas les propriétés de la monnaie commune sont gérées ou figées par l’administrateur central et la gestion ‘de terrain’ se fait par les succursales. On doit donc pouvoir définir explicitement une monnaies centrale et des relations de subordination et de reconnaissance commune (élargie) des différents supports de valeur.

Définition des capacités des monnaies

Une monnaie, lorsque créée, va être identifiée par un hash d’un objet de référence. Ce hash peut correspondre à un objet virtuel, c’est à dire sans contenu, comme pour les conversations. Et de la même façon, les différentes propriétés vont être attribuées à la monnaie via des liens.

Cependant, pour éviter la fraude ou le détournement d’une monnaie, il peut être judicieux de figer certaines propriétés des monnaies. les liens ne permettent pas de figer cela. Mais il est possible d’utiliser l’objet de référence pour contenir ces propriétés, il n’est dans ce cas plus virtuel. Les propriétés non figées par l’objet de référence peuvent donc devenir des propriétés flottantes au grès des liens de l’administrateur de la monnaie.

Il est possible de mettre en place les conditions physiques nécessaires afin de pouvoir supprimer l’objet de l’administrateur une fois la monnaie créée si elle ne nécessite pas de valideurs… qui peuvent être compromis et changés.

Entités administratives des monnaies

La gestion d’une monnaie en général et de ses jetons ou balances de comptes sans recourir à une seule entité, qui devient vulnérable, va nécessiter la mise en place de multiples entités spéciales dans des groupes avec des rôles déterminés.

On va retrouver au sommet de la chaîne alimentaire l’administrateur de la monnaie spécifique. Chaque monnaie aura son entité administratrice. Il est peut-être possible de gérer une co-entité ou de la cosignature afin d’assurer la répartition de la confiance en cet administrateur.

L’administrateur de la monnaie va ensuite désigner d’autres entités, ou lui-même, afin de remplir différentes fonctions comme l’émission de jetons de monnaie ou la signature de transactions dans un modèle de monnaie centralisée.

On peut donc dès maintenant prévoir la mise en place de groupes dédiés à la désignation des forgeurs (de jetons) et valideurs (de transactions).

Monnaies, transactions et individus

Duplicata de l’article de même nom sur le blog de nebule.


Il existe deux méthodes pour gérer les échanges de valeurs entre deux entités, ou individus.
La première consiste à suivre des objets définis comme de la monnaie et de faire des transactions de réattribution de ces objets entre entités. Le solde pour une entité est l’addition de la valeur tous les objets de monnaie en possession de l’entité.
La seconde consiste à suivre pour chaque entité un indicateur de balance de la valeur dont dispose chaque entité. Le solde est à lecture immédiate et toute transaction consiste en la soustraction d’une valeur sur un compte couplé à l’addition de la même valeur sur un autre compte.

La seconde méthode ne fonctionne pas ou très mal dans le cadre d’une cryptomonnaie sans intermédiaire de confiance, c’est à dire sans une banque pour centraliser le compteur des valeurs des comptes. La transmission de valeur devient complètement impossible sans échange avec l’intermédiaire de confiance.
Mais la première méthode n’est pas forcément mieux loti. Elle permet dans le monde réel un échange de billets sans passer par un intermédiaire de confiance. Mais dans le monde informationnel (dit aussi virtuel ou numérique), la propriété d’unicité spatial et temporel n’existe plus. Et donc il faut sceller à la vue de tous une transaction avec un intermédiaire de confiance. Celui-ci peut être une chaîne de blocs, ça ne fait que décaler l’intermédiaire de confiance vers le code et ses concepteurs.

Continuons sur la réflexion d’une cryptomonnaie.
On voit aujourd’hui plusieurs acteurs étatique ou organisationnels générer de la monnaie virtuelle et/ou revendiquer sa régulation. L’extrême limite de cette pratique serait que tout le monde puisse générer sa propre monnaie… et donc qu’il y ai des taux de change entre les monnaies de tous les individus.

Chaque individu et chaque robot peut justifier d’une certaine quantité de travail par unité de temps, par exemple on peut supposer que l’humain dispose de 16 heures d’activité par jours. Dans ces 16 heures, on va réduire à 8 heures la part allouable à autrui. Mais cette capacité de travail n’a pas de valeur directe, ce n’est pas parce que l’on a une capacité de travail de 8 heures par jour que l’on va travailler 8 heures par jour. Cependant, chaque individu peut générer chaque jours une valeur, comme une monnaie, qui représente la capacité de travail journalier. Appelons la monnaie temporelle.
Il reste encore à donner de la valeur à cette monnaie temporelle.
D’un autre côté nous retrouvons des entreprises, regroupement d’individus, qui utilisent le temps de travail disponible des individus sur un patrimoine constitué d’outils de travail ou de données afin de transformer des objets, et donc d’ajouter de la valeur. Nous pourrions associer la monnaie temporelle des différents employés avec une sorte de monnaie patrimoniale afin de dégager une monnaie véhiculant de la valeur, laquelle monnaie serait rétrocédée en partie aux employés.
Comment seraient représentées ces différentes monnaies dans un système d’information ?

La réflexion n’est pas terminée…