Monnaies, transactions et individus

Duplicata de l’article de même nom sur le blog de nebule.


Il existe deux méthodes pour gérer les échanges de valeurs entre deux entités, ou individus.
La première consiste à suivre des objets définis comme de la monnaie et de faire des transactions de réattribution de ces objets entre entités. Le solde pour une entité est l’addition de la valeur tous les objets de monnaie en possession de l’entité.
La seconde consiste à suivre pour chaque entité un indicateur de balance de la valeur dont dispose chaque entité. Le solde est à lecture immédiate et toute transaction consiste en la soustraction d’une valeur sur un compte couplé à l’addition de la même valeur sur un autre compte.

La seconde méthode ne fonctionne pas ou très mal dans le cadre d’une cryptomonnaie sans intermédiaire de confiance, c’est à dire sans une banque pour centraliser le compteur des valeurs des comptes. La transmission de valeur devient complètement impossible sans échange avec l’intermédiaire de confiance.
Mais la première méthode n’est pas forcément mieux loti. Elle permet dans le monde réel un échange de billets sans passer par un intermédiaire de confiance. Mais dans le monde informationnel (dit aussi virtuel ou numérique), la propriété d’unicité spatial et temporel n’existe plus. Et donc il faut sceller à la vue de tous une transaction avec un intermédiaire de confiance. Celui-ci peut être une chaîne de blocs, ça ne fait que décaler l’intermédiaire de confiance vers le code et ses concepteurs.

Continuons sur la réflexion d’une cryptomonnaie.
On voit aujourd’hui plusieurs acteurs étatique ou organisationnels générer de la monnaie virtuelle et/ou revendiquer sa régulation. L’extrême limite de cette pratique serait que tout le monde puisse générer sa propre monnaie… et donc qu’il y ai des taux de change entre les monnaies de tous les individus.

Chaque individu et chaque robot peut justifier d’une certaine quantité de travail par unité de temps, par exemple on peut supposer que l’humain dispose de 16 heures d’activité par jours. Dans ces 16 heures, on va réduire à 8 heures la part allouable à autrui. Mais cette capacité de travail n’a pas de valeur directe, ce n’est pas parce que l’on a une capacité de travail de 8 heures par jour que l’on va travailler 8 heures par jour. Cependant, chaque individu peut générer chaque jours une valeur, comme une monnaie, qui représente la capacité de travail journalier. Appelons la monnaie temporelle.
Il reste encore à donner de la valeur à cette monnaie temporelle.
D’un autre côté nous retrouvons des entreprises, regroupement d’individus, qui utilisent le temps de travail disponible des individus sur un patrimoine constitué d’outils de travail ou de données afin de transformer des objets, et donc d’ajouter de la valeur. Nous pourrions associer la monnaie temporelle des différents employés avec une sorte de monnaie patrimoniale afin de dégager une monnaie véhiculant de la valeur, laquelle monnaie serait rétrocédée en partie aux employés.
Comment seraient représentées ces différentes monnaies dans un système d’information ?

La réflexion n’est pas terminée…